dimanche 10 mars 2013

J281 – B341

’Tis so appalling — it exhilarates —
So over Horror, it half Captivates —
The Soul stares after it, secure —
A Sepulchre, fears frost, no more —

To scan a Ghost, is faint —
But grappling, conquers it —
How easy, Torment, now —
Suspense kept sawing so —

The Truth, is Bald, and Cold —
But that will hold —
If any are not sure —
We show them — prayer —
But we, who know,
Stop hoping, now —

Looking at Death, is Dying —
Just let go the Breath —
And not the pillow at your Cheek
So Slumbereth —

Others, Can wrestle —
Yours, is done —
And so of Woe, bleak dreaded — come,
It sets the Fright at liberty —
And Terror’s free —
Gay, Ghastly, Holiday!
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Ça épouvante tant – que c’est hilarité –
Tant par-delà l’Horreur – on est mi-captivé –
L’Âme, sauve, à sa suite ses yeux y englue –
Au Sépulcre est le givre une peur, rien de plus –

Épeler un Spectre, est à pâmoison –
Mais l’agrippant, lui fait rendre raison –
Qu’est, dorénavant, aisé le Tourment
Que l’Expectative a tronçonné tant –

Froide, et Nue, est la Vérité –
Mais cela saura contenter –
Si d’aucuns sont qui en doutèrent –
Nous leur indiquons – la prière –
Mais nous, qui sommes informés,
Cessons d’espérer, désormais –

C’est Mourir, regarder la Mort en face –
Il suffit au Souffle partir –
Et contre ta Joue même l’oreiller
N’en sache aussi bien s’assoupir –

À d’autres, qu’ils luttent – mais toi, non plus –
Ni l’Atroce, craint dévastant – venu,
Il accorde à l’Effroi la Liberté,
Et c’est la Terreur délivrée –
Heureux, Hideux, jour Férié !
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J280 – F340

I felt a Funeral, in my Brain,
And Mourners to and fro
Kept treading — treading — till it seemed
That Sense was breaking through —

And when they all were seated,
A Service, like a Drum —
Kept beating — beating — till I thought
My Mind was going numb —

And then I heard them lift a Box
And creak across my Soul
With those same Boots of Lead, again,
Then Space — began to toll,

As all the Heavens were a Bell,
And Being, but an Ear,
And I, and Silence, some strange Race
Wrecked, solitary, here —

And then a Plank in Reason, broke,
And I dropped down, and down —
And hit a World, at every plunge,
And Finished knowing — then —
_____

Je discernai des Funérailles, dans mon Crâne,
Et d’Endeuillés de çà, de là,
Ne cessaient de trotter – trotter – tant qu’il parût
Qu’une Sensation s’y levât –

Et quand ils se furent tous assis, un Service,
À la manière d’un Tambour –
Ne cessa de battre – battre – tant que je crusse
Que mon Cerveau devenait gourd –

Puis je les entendis qui hissaient une Caisse
Et sur mon Âme qui grinça
Les pas aux mêmes Brodequins de Plomb, encore,
Puis l’Espace – entonna le glas,

Comme si tous les Cieux fussent devenus Cloche,
Et Être, rien de plus qu’Ouïe,
Et Moi, et le Silence, quelque étrange Race
Naufragée, solitaire, ici –

Et puis, une Planche rompant, dans la Raison,
Je chus, plongeant toujours plus bas –
Et cognai un Monde, avec chaque écroulement,
Et mon savoir – S’acheva – là –
_____

J279 – F338

Tie the Strings to my Life, My Lord,
Then, I am ready to go!
Just a look at the Horses —
Rapid! That will do!

Put me in on the firmest side —
So I shall never fall —
For we must ride to the Judgment —
And it’s partly, down Hill —

But never I mind the steeper —
And never I mind the Sea —
Held fast in Everlasting Race —
By my own Choice, and Thee —

Goodbye to the Life I used to live —
And the World I used to know —
And kiss the Hills, for me, just once —
Then — I am ready to go!
_____

Encorde ma Vie de Liens, Mon Seigneur,
Et je suis prête, alors, d’aller !
À peine un regard jeté aux Chevaux –
Rapide ! Et l’affaire est réglée !

Place-moi sur le plus ferme des flancs –
Jamais que je risque la chute –
Il nous faut chevaucher au Jugement –
Par pente au Mont parfois, abrupte –

Mais jamais d’effroi je n’aie de l’à-pic –
Et jamais de la Mer l’effroi –
Maintenue en Cavalcade Éternelle –
Par mon propre Choix, et par Toi –

Au-revoir à la Vie que j’ai vécue –
Au Monde que je connaissais –
Rien qu’un baiser aux Collines, pour moi –
Et – je suis prête alors d’aller !
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J278 – F306

A shady friend — for Torrid days —
Is easier to find —
Than one of higher temperature
For Frigid — hour of Mind —

The Vane a little to the East —
Scares Muslin souls — away —
If Broadcloth Hearts are firmer —
Than those of Organdy —

Who is to blame? The Weaver?
Ah, the bewildering thread!
The Tapestries of Paradise
So notelessly — are made!
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Un ami d’ombre – pour les jours d’Ardeur –
Se trouve plus facilement –
Que celui de forte température
Quand se tient – l’Esprit grelottant –

La Girouette un rien tournée vers l’Est –
Les âmes Mousseline – Effraie –
Si les Cœurs de Popeline sont fermes –
Plus que ceux d’Organdi tissés –

Qui mérite un blâme ? Le Tisserand ?
Ah, combien surprenant jacquard !
Quand les Tapisseries du Paradis
Se font – sans qu’on y prenne égard !
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J277 – F305

What if I say I shall not wait!
What if I burst the fleshly Gate —
And pass escaped — to thee!

What if I file this Mortal — off —
See where it hurt me — That’s enough —
And wade in Liberty!

They cannot take me — any more!
Dungeons can call — and Guns implore
Unmeaning — now — to me —

As laughter — was — an hour ago —
Or Laces — or a Travelling Show —
Or who died — yesterday!
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Et si je disais je n’attendrai guère !
Et si je fracassais l’Huis de la chair –
Et débouche échappée – vers toi !

Et si ce carcan Mortel – je limais –
Vois où il m’a blessée – Mais c’est assez ! –
Frayant en Liberté ma voie !

Ils ne me peuvent prendre plus – dès lors !
Que Geôles appellent – Fusils implorent –
Absurdes – désormais – pour moi –

Comme un rire – à plus d’une heure de là –
Un Cirque en voyage – ou des Falbalas –
Ou qui depuis la veille – est froid !
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J276 – F333

Many a phrase has the English language —
I have heard but one —
Low as the laughter of the Cricket,
Loud, as the Thunder’s Tongue —

Murmuring, like old Caspian Choirs,
When the Tide’s a’ lull —
Saying itself in new inflection —
Like a Whippoorwill —

Breaking in bright Orthography
On my simple sleep —
Thundering its Prospective —
Till I stir, and weep —

Not for the Sorrow, done me —
But the push of Joy —
Say it again, Saxon!
Hush — Only to me!
_____

Maintes expressions a la langue anglaise –
Une seule en ai-je entendue –
D’un chuchotis de rire de Grillon,
D’un cri, de Foudre à Glotte nue –

Murmurant, en antiques Chœurs Caspiens,
Quand n’est la Mer qu’un bercement –
Se formulant d’une neuve inflexion –
Comme le fait l’Engoulevent –

S’insinuant en radieuse Orthographe
Sur le simple de mon sommeil –
Roulant la foudre de son Potentiel –
Tant qu’en sanglotant, je m’éveille –

Non pour le Chagrin, qui me fut causé –
Mais pour le chahut de la Joie –
Viens la dire encore une fois, Saxon !
Mais baisse le ton – Rien qu’à moi !

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