jeudi 7 mars 2013

J266 – F297

This — is the land — the Sunset washes —
These — are the Banks of the Yellow Sea —
Where it rose — or whither it rushes —
These — are the Western Mystery!

Night after Night
Her purple traffic
Strews the landing with Opal Bales —
Merchantmen — poise upon Horizons —
Dip — and vanish like Orioles!
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Ici – le pays – que le Soleil couchant baigne –
Là – se trouvent la Mer Jaune et ses Bancs –
Où gonfla-t-elle – et où se précipite-t-elle –
Là – c’est le Mystère de l’Occident !

Son trafic empourpré une Nuit après l’Autre
Jonche la jetée d’Opalins Ballots –
Des caraques – un temps aux Horizons se vautrent –
Piquent – et s’effacent en Loriots !
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J265 – F296

Where Ships of Purple — gently toss —
On Seas of Daffodil —
Fantastic Sailors — mingle —
And then — the Wharf is still!
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Où des Vaisseaux de Pourpre – doucement dodinent –
Sur des Océans de Jonquille –
Des Matelots Extravagants – se pêle-mêlent –
Ensuite – le Môle est tranquille !
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J264 – F294

A Weight with Needles on the pounds —
To push, and pierce, besides —
That if the Flesh resist the Heft —
The puncture — coolly tries —

That not a pore be overlooked
Of all this Compound Frame —
As manifold for Anguish —
As Species — be — for name —
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Un Poids garni d’Aiguilles sur la viande –
Qui tasse, et perce, de surcroît –
Et si la Chair résiste à la Pression –
S’y essaie la piqûre – à froid –

Que ne soit négligé pas un seul pore
De tout ce Cadre Combiné –
Aussi diversifié face à l’Angoisse –
Que les Espèces – à – nommer –
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J263 – F293

A single Screw of Flesh
Is all that pins the Soul
That stands for Deity, to Mine,
Upon my side the Veil —

Once witnessed of the Gauze —
Its name is put away
As far from mine, as if no plight
Had printed yesterday,

In tender — solemn Alphabet,
My eyes just turned to see,
When it was smuggled by my sight
Into Eternity —

More Hands — to hold — These are but Two —
One more new-mailed Nerve
Just granted, for the Peril’s sake —
Some striding — Giant — Love —

So greater than the Gods can show,
They slink before the Clay,
That not for all their Heaven can boast
Will let its Keepsake — go
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Un unique Rivet de Chair
Est tout ce dont l’Âme s’épingle
Qui se tient en Déité, près la Mienne,
Piquée sur mon côté du Voile –

Une fois témoigné du Tulle –
Son nom s’en trouve remisé
Aussi loin du mien, que si nul serment
N’avait été hier publié,

En solennel – Alphabet tendre,
Mes yeux à peine détournés,
Quand assura ma vue contrebandière
Son passage en l’Éternité –

Pour Mains – tenir – plus qu’Elles Deux –
Un Nerf de plus à neuf haubert
Concédé tout juste, au vu du Péril –
À pas de – Géant – un Amour –

Plus vaste que Dieux n’ont en montre,
Qui s’éclipsent devant l’Argile,
Sans pour tout ce dont plastronne leur Ciel
Laisser son Memento – qu’il file
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J262 – F326

The lonesome for they know not What —
The Eastern Exiles — be —
Who strayed beyond the Amber line
Some madder Holiday —

And ever since — the purple Moat
They strive to climb — in vain —
As Birds — that tumble from the clouds
Do fumble at the strain —

The Blessed Ether — taught them —
Some Transatlantic Morn —
When Heaven — was too common — to miss —
Too sure — to dote upon!
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[NdT: Pour Pierre Souyris, en hommage ému]

Les esseulés d’ils ne savent de Quoi –
D’Orient sont – les Exilés––
Qui vaguèrent delà la ligne d’Ambre
Un jour plus follement Férié –

Et depuis ce jour – la Douve de pourpre
Tentent d’escalader – en vain –
Tels les Oiseaux – chavirant des nuages
Recherchent le chant en serins –

L’Éther dans sa Grâce – leur enseigna –
En un Matin Transatlantique –
Quand le Ciel fut – trop commun – d’en languir –
Trop sûr – à le chérir unique !
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J261 – F324

Put up my lute!
What of — my Music!
Since the sole ear I cared to charm —
Passive — as Granite — laps My Music —
Sobbing — will suit — as well as psalm!

Would but the “Memnon” of the Desert —
Teach me the strain
That vanquished Him —
When He — surrendered to the Sunrise —
Maybe — that — would awaken — them!
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Quoi ? Raccrocher mon luth ! Mais alors – ma Musique !
Puisque l’unique ouïe qu’il m’inquiétait charmer –
D’un passif – de Granit – pourlèche Ma Musique –
Le sanglot – conviendra – autant que psaume fait !

Se pourrait-il que le seul « Memnon » du désert –
M’enseigne le refrain dont Il fut terrassé –
Lorsqu’Il – rendit les armes au Soleil levant –
Peut-être que cet air – saurait – les éveiller !

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