mardi 5 février 2013

J211 – F205

Come slowly — Eden!
Lips unused to Thee —
Bashful — sip thy Jessamines —
As the fainting Bee —

Reaching late his flower,
Round her chamber hums —
Counts his nectars —
Enters — and is lost in Balms.
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Viens-t-en avec lenteur – Éden !
La lèvre à Toi inusitée –
N’osant – sirote tes Jasmins –
Ainsi que l’Abeille pâmée –

Qui tardive arrive à sa fleur –
Vrombit à l’entour de ses dômes –
Fait le compte de ses nectars –
Pénètre – et est perdue de Baumes.
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J212 – F206

Least Rivers — docile to some sea.
My Caspian — thee.
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De moindres Fleuves – envers une mer pantois.
Ma Caspienne – toi.
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J213 – F134

Did the Harebell loose her girdle
To the lover Bee
Would the Bee the Harebell hallow
Much as formerly?

Did the “Paradise” — persuaded —
Yield her moat of pearl —
Would the Eden be an Eden,
Or the Earl — an Earl?
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La Campanule d’avoir ouvert son bustier
À son Bourdon d’amant
Bourdon pourrait-il Campanule sanctifier
Autant qu’auparavant ?

Le « Paradis » à céder sa douve de nacre –
Par la persuasion –
Est-ce qu’il pourrait être l’Éden un Éden,
Ou Baron – le Baron ?
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J214 – F207

I taste a liquor never brewed —
From Tankards scooped in Pearl —
Not all the Vats upon the Rhine
Yield such an Alcohol!

Inebriate of Air — am I —
And Debauchee of Dew —
Reeling — thro endless summer days —
From inns of Molten Blue —

When “Landlords” turn the drunken Bee
Out of the Foxglove’s door —
When Butterflies — renounce their “drams” —
I shall but drink the more!

Till Seraphs swing their snowy Hats —
And Saints — to windows run —
To see the little Tippler
Leaning against the — Sun —
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[NdT : À Marthe de la Presle]

Je goûte d’une liqueur jamais distillée –
En Hanaps coupés dans la Perle –
Aucun des vastes Foudres aux rives du Rhin
Ne sait produire un alcool tel !

Ébriété de l’Air – je m’en trouve saisie –
En Ribaude de la Rosée –
Déboulant – au travers de nuits d’été sans fin –
D’auberges de Bleu Liquéfié –

Quand les « Tenanciers » délogent des Digitales
L’Abeille pour être trop noire –
Quand les Papillons – leurs « canons » ont renoncés –
Moi j’irai davantage boire !

Tant qu’agitent Séraphins leurs Chapeaux de neige –
Et Saints de courir – au vitrail –
Afin d’apercevoir la petite Ivrognesse
S’adosser contre le – Soleil.
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J215 – F241

What is — “Paradise” —
Who live there —
Are they “Farmers” —
Do they “hoe” —
Do they know that this is “Amherst” —
And that I — am coming — too —

Do they wear “new shoes” — in “Eden” —
Is it always pleasant — there —
Won’t they scold us — when we’re homesick —
Or tell God — how cross we are —

You are sure there’s such a person
As “a Father” — in the sky —
So if I get lost — there — ever —
Or do what the Nurse calls “die” —
I shan’t walk the “Jasper” — barefoot —
Ransomed folks — won’t laugh at me —
Maybe — “Eden” a’n’t so lonesome
As New England used to be!
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Qu’est le « Paradis » – Qui vit donc là-bas –
Sont-ce « Fermiers » – est-ce qu’ils « houent » –
Savent-ils bien que c’est ici « Amherst » –
Et que j’y – viens – du même coup –

Chaussent-ils de « neufs souliers » – dans « l’Éden » –
Là-bas – est-ce toujours plaisant –
Nous gourmeront-ils – quand si nostalgiques –
Ou nous dire à Dieu – mécontents –

Sûre es-tu qu’il y ait une personne
Trônant aux cieux – telle qu’« un Père » –
De sorte qu’à m’égarer – un jour – là –
Ou « mourir » selon l’Infirmière –

Je n’arpenterai le « Jaspe » – pied nus –
Ni ne riront – les rançonnés –
Peut-être – moins solitaire est « l’Éden »
Que Nouvelle Angleterre était !

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