J148 – F146
All overgrown by cunning moss,
All interspersed with weed,
The little cage of “Currer Bell”
In quiet “Haworth” laid.
Gathered from many wanderings —
Gethsemane can tell
Thro’ what transporting anguish
She reached the Asphodel!
Soft falls the sounds of Eden
Upon her puzzled ear —
Oh what an afternoon for Heaven,
When “Bronte” entered there!
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Toute sous l’invasion fourbe des mousses,
Toute parsemée par l’ivraie,
La petite cage de « Currer Bell »
Dans la paix d’« Haworth » fut placée.
Cueillie au fil de multiples errances –
Pourra dire Gethsémani
Au travers de quels transports de l’angoisse
Chez l’Asphodèle elle atteignit !
Viennent doucement les sons de l’Éden
Choir en son ouïe sidérée –
Oh quelle après-midi fut pour le Ciel,
Quand « Brontë » y fit son entrée !
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J147 – F52
Bless God, he went as soldiers,
His musket on his breast —
Grant God, he charge the bravest
Of all the martial blest!
Please God, might I behold him
In epauletted white —
I should not fear the foe then —
I should not fear the fight!
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Grâces à Dieu, il partit à soldats,
Avec son mousquet sur son cœur –
Béni soit Dieu, qu’il charge le plus brave
De tous que Mars tient à honneur !
Plût-il à Dieu, que je puisse le voir
Avec de blanches épaulettes –
Je ne craindrais pas l’adversaire alors –
Ni du combat serais inquiète !
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J146 – F84
On such a night, or such a night,
Would anybody care
If such a little figure
Slipped quiet from its chair —
So quiet — Oh how quiet,
That nobody might know
But that the little figure
Rocked softer — to and fro —
On such a dawn, or such a dawn —
Would anybody sigh
That such a little figure
Too sound asleep did lie
For Chanticleer to wake it —
Or stirring house below —
Or giddy bird in orchard —
Or early task to do?
There was a little figure plump
For every little knoll —
Busy needles, and spools of thread —
And trudging feet from school —
Playmates, and holidays, and nuts —
And visions vast and small —
Strange that the feet so precious charged
Should reach so small a goal!
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Dans une nuit telle, ou telle autre nuit,
Quelqu’un serait-il en souci
Si quelque personnage si petit
Quittait sa chaise sans un bruit –
Si tranquille – Oh si tout à fait tranquille,
Que personne n’eût rien compris
Hors que plus doux berçait – d’avant, d’arrière –
Le personnage si petit –
Dans une aube telle, ou bien telle autre aube,
Quelqu’un soupirerait-il si
Dormait à poings profondément fermés
Le personnage si petit
Que Chantecler ne puisse l’éveiller –
Ou l’oiseau grisé au verger –
Ou les premiers bruits du rez-de-chaussée –
Ou quelque première corvée ?
Un petit personnage dodu fut
Pour chaque petit tumulus –
Pas traînards de l’école revenus
Fil, bobine, aiguille affairée –
Compagnons de jeu, congés, et fruits secs –
Et visions vastes et menues –
Qu’étrange des pieds au faix si précieux
N’aient atteint qu’un si mince but !
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J145 – F83
This heart that broke so long —
These feet that never flagged —
This faith that watched for star in vain,
Give gently to the dead —
Hound cannot overtake the Hare
That fluttered panting, here —
Nor any schoolboy rob the nest
Tenderness builded there.
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Ce cœur qui s’est si longuement brisé –
Et ces pieds jamais chancelants –
Cette foi guettant une étoile en vain,
Aux morts donne-la doucement –
Le chien courant ne peut forcer le Lièvre
Qui pantela d’un trait, ici –
Ni dérober le nid quelque écolier
Là par la tendresse bâti.
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J144 – F81
She bore it till the simple veins
Traced azure on her hand —
Til pleading, round her quiet eyes
The purple Crayons stand.
Till Daffodils had come and gone
I cannot tell the sum,
And then she ceased to bear it —
And with the Saints sat down.
No more her patient figure
At twilight soft to meet —
No more her timid bonnet
Upon the village street —
But Crowns instead, and Courtiers —
And in the midst so fair,
Whose but her shy — immortal face
Of whom we’re whispering here?
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Elle endura jusqu’à ce que les simples veines
Aient sillonné d’azur sa main –
Que suppliants, autour de ses tranquilles yeux
Le pourpre des Pastels se tînt.
Jusqu’aux Jonquilles à paraître et repartir,
Je ne puis en dire combien,
Et puis elle finit par ne plus endurer –
Et alla s’asseoir chez les Saints.
Désormais plus sa patiente contenance
Dans le soir douce à rencontrer –
Désormais plus au long de la rue du village
La modestie de son bonnet –
Mais en sa place Couronnes, et Courtisans –
Et au centre de cet éclat
Qui si ce n’est son timide – immortel visage
Dont nous chuchotons ici-bas ?
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J143 – F86
For every Bird a Nest —
Wherefore in timid quest
Some little Wren goes seeking round —
Wherefore when boughs are free —
Households in every tree —
Pilgrim be found?
Perhaps a home too high —
Ah Aristocracy!
The little Wren desires —
Perhaps of twig so fine —
Of twine e’en superfine,
Her pride aspires —
The Lark is not ashamed
To build upon the ground
Her modest house —
Yet who of all the throng
Dancing around the sun
Does so rejoice?
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À chacun des Oiseaux un Nid –
Pourquoi donc en catimini –
Petit Roitelet volte et vire –
Pourquoi vues les ramures libres –
Et les maisonnées dans chaque arbre –
Un Pèlerin à découvrir –
Peut-être – ah Aristocratie !
Est-ce station trop haut placée –
Que désire le Roitelet –
Peut-être à très fine badine –
Peut-être à pelote surfine,
Son orgueil veut-il aspirer –
L’Alouette ne sent nul dol
À bâtir à même le sol
Son habitation timide –
Or laquelle de cette presse
Autour du soleil qui s’empresse
Ait une joie aussi limpide ?
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J142 – F85
Whose are the little beds, I asked
Which in the valleys lie?
Some shook their heads, and others smiled —
And no one made reply.
Perhaps they did not hear, I said,
I will inquire again —
Whose are the beds — the tiny beds
So thick upon the plain?
’Tis Daisy, in the shortest —
A little further on —
Nearest the door — to wake the Ist —
Little Leontoden.
’Tis Iris, Sir, and Aster —
Anemone, and Bell —
Bartsia, in the blanket red —
And chubby Daffodil.
Meanwhile, at many cradles
Her busy foot she plied —
Humming the quaintest lullaby
That ever rocked a child.
Hush! Epigea wakens!
The Crocus stirs her lids —
Rhodora’s cheek is crimson,
She’s dreaming of the woods!
Then turning from them reverent —
Their bedtime ’Tis, she said —
The Bumble bees will wake them
When April woods are red.
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À qui sont ces petits lits, j’avais demandé
Qui reposent dans les vallées ?
Tel a branlé du chef, quand l’autre souriait –
Mais nul n’a réponse donnée –
Peut-être, ai-je dit, ils ne m’ont pas entendue,
De nouveau je m’en enquerrai –
À qui sont ces petits lits – les lits si menus
Sur la plaine en rangs si serrés ?
Voici la Marguerite, au lit très étriqué –
Puis en avançant jusqu’ici –
Tout près de la porte – pour s’éveiller 1er –
Voici le petit Pissenlit.
Voici l’Aster, Messire, et puis voici l’Iris –
La Campanule et l’Anémone, –
La Bartsie, sous la courtepointe qui rougit –
Et puis la Jonquille en trombone.
Entre-temps, elle allait entre tant de berceaux
À porter son pied affairé –
En fredonnant la plus exquise des berceuses
Dont enfant s’assoupît jamais.
Mais chut ! Voilà-t-il pas que l’Épigée s’éveille !
Du Crocus tremblent les paupières –
La joue de la Rhodore vire au cramoisi,
Elle se rêve forestière !
Puis se détournant d’eux tous avec révérence –
Voici l’heure de leur sommeil –
Quand les forêts d’avril, dit-elle, rougiront
Les éveilleront les Abeilles.
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